Cet article est publié dans le cadre de
l'initiative lancée par l'Association des Blogueurs Francophones de Bombay ; chaque mois les pauvres blogueurs que nous sommes, sommes invités à publier le même jour et à la même heure, un
article sur un thème commun (choisi de manière démocratique !). Le thème, ce mois-ci, est celui qui est en titre de cet article... L'ensemble des articles sera publié dans les jours qui viennent
sur le Bombay Blog (http://lebombayblog.canalblog.com/).
L’indien qui m’a le plus touché, ou l’indienne qui m’a le plus touchée, voilà notre sujet mensuel tel que sorti de l’urne électronique sous la surveillance rigoureuse de Julie. Bon, le sujet est
original et les termes qui le composent font naître toute de suite quelques idées dont les esprits gaulois sont communément friands.
En effet s’agit-il de l’infirmier indien qui a du s’y reprendre à six fois avant de réussir sa prise de sang, Olivia trouvant qu’elle manquait de veine ce jour-là ? S’agit-il de ce
conducteur indien dont la voiture s’essaya au baiser de la mort contre la carrosserie de la voiture que Geoffroy conduisait pourtant
prudemment ?
Oui nous le savons tous, nous gaulois sommes suffisamment tactiles pour que ce genre de réactions naissent spontanément sous notre plume qui se laisse ainsi gaiement chatouillée ! Mais de
grâce reprenons-nous, car le sujet est sérieux. Et celui que nous vous proposons a un lien avec l’esprit gaulois, mais il s’agit d’un lien qui nous détache du royaume des sens pour nous plonger
dans l’histoire de notre propre royaume, feu notre propre royaume. Oui nous parlons du temps des rois et il ne s’agit pas d’un conte de fées, mais bien de ces rois de France qui jalonnent notre
histoire nationale. Certes ils ont disparu en tant que puissance régnante, mais leurs descendants existent toujours, et c’est de l’un d’eux, ou l’un des supposés descendants dont nous souhaitons
vous entretenir.
Les lecteurs de notre blog sont maintenant bien au courant de Napoléon Balthazar de Bourbon, cet avocat indien vivant à Bhopal, qui serait un descendant Bourbon et donc un des prétendants au
trône de France.
Oui c’est cet homme qui est l’indien qui nous a le plus touché.
Oui c’est cet homme qui nous a le plus touché, seul
(ou presque) face à son destin qui se ramène à son combat pour se faire reconnaître comme le vrai descendant de Jean-Philippe de Bourbon, le fils du
Connétable de Bourbon, cousin de François 1er.
Ce n’est pas le genre de destin que l’on choisit. Mais lorsqu’il naît, son nom suscite encore respect et considération. Son père, Salvador de Bourbon (1917 – 1978) a une forte personnalité et
écrira l’histoire « supposée » des Bourbons indiens. Balthazar assistera impuissant à la chute de sa famille, à sa mise à l’écart à la perte du patrimoine familial objet d’enjeux et de
convoitises politiques. Salvador de Bourbon fondera la première communauté chrétienne de Bhopal et y construira la première église ; pas facile dans une ville à majorité
musulmane.
Balthazar n’aura d’autre choix que de se faire lui-même afin d’assurer son avenir et celui des siens.
L’avocat plaide sa cause auprès des Bourbons espagnols et français mais ceux-ci le rejettent, refusent de le recevoir. Les medias indiens ne lui accordent que peu d’importance ; seuls les
medias européens s’intéressent à cet ilot perdu car son cas suscite la curiosité. Balthazar reçoit, répond à des interviews et raconte sans cesse sa même
histoire.
Voila un homme condamné à défendre son passé familial envers et contre tout. Les historiens restent sceptiques et il est vrai qu’il n’existe aucune preuve attestant cette filiation ; mais en
sens inverse rien ne prouve qu’il ne soit pas ce qu’il prétend être. Le cas est singulier, car si certains hommes n’ont pas de passé connu, notre Balthazar a un passé probable et qui restera
indéfiniment probable.
Balthazar vit avec cette probabilité et continue à plaider sa cause. On voit bien que l’homme oscille entre le cauchemar et le rêve. Lui n’a aucun doute et continue son combat au milieu d’une
indifférence insupportable.
Tout ceci ne l’empêche pas de tout faire pour que ses trois enfants reçoivent la meilleure éducation et si un jour vous deviez le rencontrer vous seriez frappés, comme nous l’avons été, par son
humble sincérité.
Melanie 01/05/2009 16:44
Olivia et Geoffroy 01/05/2009 20:34
Chouyo 01/05/2009 13:36