Les leaders de demain ?
Symbole du renouveau du parti du Congrès, le fils de Sonia Gandhi est déjà présenté comme un Premier ministre en
devenir. Du côté de l’opposition BJP (parti nationaliste hindou), c’est le très controversé Narendra Modi, fort de son bilan économique impeccable dans l’état du Gujarat, qui est pressenti pour
prendre la relève.
Depuis quelques mois, son visage souriant est visible un peu partout sur les affiches de campagne, entre celui du Premier
ministre Manmohan Singh et de sa mère Sonia Gandhi. À 38 ans, le fils de la présidente du parti du Congrès est le logique
"héritier" de la plus importante formation politique d'Inde, aux mains de la famille Nehru-Gandhi depuis l'Indépendance.
Comme son père Rajiv Gandhi ou sa grand-mère Indira Gandhi avant lui, Rahul Gandhi
est-il destiné à diriger le pays? Si sa soeur Priyanka Gandhi assurait que son frère ferait un "bon Premier ministre"
Éduqué à l'étranger, le jeune Rahul n'est en effet venu s'installer en Inde qu'en
2002. Après des apparitions de plus en plus fréquentes aux côtés de sa mère lors de ses rassemblements et une spéculation médiatique croissante sur son entrée en politique, il a finalement
franchi le pas en 2004. Candidat dans la circonscription d'Amethi, en Uttar Pradesh, un bastion du parti du Congrès, il a été élu haut la main.
Présenté comme le sang neuf du parti, Rahul Gandhi est une cible idéale pour
l'opposition en période de campagne. Sa vision d'un système politique dans lequel seuls compteraient "le nombre de supporters et non le nom de votre père ou de votre mère" a en
effet de quoi faire sourire, venant d'un fils et petit-fils de Premier ministre.
Un des derniers en date à lancer une pique à l'encontre du jeune député n'est autre
que Narendra Modi, dont la notoriété n'est plus à faire au Gujarat. "Rahul Gandhi est un petit poisson d'aquarium", avait-il déclaré en février dernier, se voyant qualifier à son
tour de "Piranha qui dévore les êtres humains", par un porte-parole du parti du Congrès.
Si Narendra Modi, à l'instar de nombreux
politiciens, a sans nul doute les dents longues, c'est son bilan controversé au Gujarat, qu'il dirige depuis 8 ans, qui lui vaut cette comparaison. Après avoir contribué à la montée en puissance
du Bharatiya Janata Party (BJP, nationaliste hindou) dans cet État de l'est de l'Inde au cours des années 1990, Narendra Modi a été élu Premier ministre du Gujarat en
2001.
À peine quelques mois plus tard, en février 2002, des violences
interreligieuses éclatent dans l'État après un incendie dans un train qui cause la mort de 58 pèlerins hindous. S'ensuit une campagne de pogroms extrêmement violente à l'encontre de la communauté
musulmane soupçonnée d'être derrière l'incendie, qui fera plus de 1000 morts. Présentées par les autorités locales comme une réaction spontanée de la communauté hindoue, les émeutes du Gujarat
auraient, selon plusieurs sources, bénéficié de la complicité du gouvernement de Narendra Modi.
À trois jours du début des élections, la côte de popularité de ce dernier n'a
pourtant jamais été aussi haute au Gujarat, devenu un des états les plus prospères du pays sous son gouvernement. Réputé pour gérer son état à la manière d'un chef d'entreprise, il a su y attirer
de nombreux investisseurs. Dernier exemple en date, le constructeur automobile Tata, qui a décidé de produire sa Nano au Gujarat après ses déboires au Bengale occidental. Le monde indien des affaires, communément surnommé "India
Inc", lui a apporté son soutien global en janvier dernier.
Contrairement à Rahul Gandhi, Narendra Modi n'est pas présent sur les affiches de
campagne de son parti pour les élections cette année. Il est néanmoins pressenti comme un futur candidat BJP au poste de Premier ministre. Évitant soigneusement la question des tensions
communautaires, lors d'un déplacement en Uttar Pradesh, il a insisté sur la "politique de développement" du BJP. Une carte qui jouera en sa faveur et lui assurera une stature
nationale, à condition qu'il parvienne à se dissocier des émeutes de 2002.
Sources des articles : plusieurs
sources comme d'habitude mais les deux derniers articles sont empruntés au site d'actualité indienne "Aujourd'hui l'Inde" http://www.aujourdhuilinde.com