Ce titre de l’article doit inévitablement orienter les
neurones de nos lecteurs les plus gourmets vers quelque chose qui ressemble au gigot de 7 heures, met savoureux que nous connaissons tous. Mais,
quoi, ici nous sommes en Inde et on n’imagine mal manger du chien même en réduisant sa cuisson de 7 à 4 h.
Non, il s’agit du chien de 4 heures du matin qui aboie tous les matins à 4 h prenant ainsi l’audacieuse liberté de réveiller Olivia. Voila donc plusieurs mois qu’au doux clic clic du ventilateur accompagnateur indispensable de nos nuits encore chaudes, qu’au rugueux bruit de la bétonneuse de la Tour Ambani toujours en cours de construction (nos lecteurs fidèles savent de quelle tour il s’agit) qui se fait entendre dés 7 h du matin, qu’aux palabres puissantes des premiers ouvriers arrivant sur le chantier de la même tour tôt le matin, voilà donc que s’ajoute le chien de 4 h qui chasse désormais de notre mémoire le titre de cette émission (ancienne) de télévisions « nos amies les bêtes » !
Olivia m’ayant à
maintes reprises assuré que ce cabot maudit aboyait régulièrement tous les matins à 4h (heure à laquelle même une meute hurlante ne parviendrait pas à bout de mon sommeil), je pensais assez
logiquement que ce sale clébard avait une Rolex qui le réveillait ponctuellement à 4h chaque matin et que ses vocalises s’en suivaient naturellement. Mais ces ressorts d’imagination ne calmèrent
guère l’infortunée réveillée qui, ces derniers matins, en fut presque aux abois !
Je compris donc qu’il me fallait agir, me lancer dans l’enquête et aussitôt je pensais au fameux livre « le chien des Baskerville » mais qui ne me serait d’aucun
secours.
Ma tâche
commença donc par une enquête de voisinage auprès des gardiens et aidé de mon chauffeur interprète pour être sûr de saisir le sens de leurs révélations.
Dés le sujet abordé, je vis le sourire amusé, presque béat (ce qui provoqua l’indignation que l’on devine, mes gardiens n’ayant en rien saisi la portée du sujet), du gardien-chef qui m’expliqua
qu’il s’agissait du chien du premier qui aboyait chaque matin au moment où le livreur de journaux apportait les journaux. J’appris ainsi que les journaux arrivaient ainsi sur le paillasson
de chaque porte à cette heure si matinale. Voilà
qui expliquait la régularité de ces aboiements.
Il me fallait donc maintenant aller plus loin et aller voir les voisins du premier qui, par la plus grande malchance, se trouvent être nos voisins du dessous. Ou décider de demander au
porteur de journaux de laisser les journaux en bas, mais là ce serait aller contre une tradition bien établie. Non sans arrière-pensées (lesquelles seraient venues à l’esprit de n’importe quel
être raisonnable) je m’imaginais achetant un solide poison anti-chien…
L'acte II de cette enquête se situe le soir
même. Bien résolu à entreprendre la dame du premier, je vais, accompagné de mon chauffeur, sonner chez la voisine ; à peine ai-je appuyé sur le bouton de la sonnette que des aboiements se font
attendre, genre sale cabot que l'on dérange... Mais comment ne pas se réjouir d'entendre ainsi le coupable se désigner spontanément, bref je me lèche déjà les babines. Une charmante dame, au
visage souriant, ouvre sa porte. Je lui raconte ce que l'on m'a rapporté et lui demande de me confirmer si c'est bien son chien qui se comporte en réveil matin à 4h tous les jours. Elle éclate de
rire et me dit : "mon chien dort au pied de mon lit, s'il aboyait à 4H du matin, ne serais-je pas la première réveillée ?" Je blêmis sous l'argument massue qui m'est ainsi asséné, et dans une
instruction implacable lancée à mes neurones, j'essaye de rassembler tous mes souvenirs de Sherlock Holmes, Arsène Lupin et Hercule Poirot réunis. Nonobstant cette concentration maximum, la dame
ajoute : " et puis les journaux sont livrés le matin à 7h et non pas à 4h"! Je fais évidemment marche arrière mais fais confirmer par mon chauffeur les propos entendus le matin même. Je peste
contre ces gardiens qui disent n'importe quoi, et devant cette montée en puissance vocale, l'autre gardien monte ; je le prends à témoin car lui avait acquiescé aux dires de son compère. Effrayé
devant ma détermination sans faille, il redescend les escaliers à reculons...
Finalement le chien de 4h est un chien errant, sans collier ni maître...
Mais miracle, la nuit dernière, le chien n'a pas aboyé à 4h !
Vous me direz, un canin à 4h du matin, çà peut être sympa, non ?
Marie-Victoire 17/12/2008 20:16
Olivia 17/12/2008 06:22
léna 16/12/2008 17:03