1947, la partition et la première guerre du Cachemire
En quelques semaines, dès la partition proclamée le 15 août 1947, 14 millions de personnes sont déplacées de l’Inde vers le Pakistan et vice versa ; on estime à 1
million de personnes massacrées pendant les transferts de population, enracinant la haine de part et d’autre de la nouvelle frontière indo-pakistanaise. Le Pakistan était né et le Cachemire en
même temps. Le Cachemire de population majoritairement musulmane au moment de la partition était dirigé par le maharadjah de confession hindoue. Celui-ci s'était rallié à Delhi en échange d’une
aide militaire qui chasserait les insurgés cachemiris aidés par les pathans Pakistan et les tribus pachtounes et qui menaçaient Srinagar (28 octobre 1947). L’Inde vient envahir le Cachemire ;
c’est le premier affrontement indo-pakistanais, qu’une résolution de l’ONU fait cesser le 1er janvier 1949.
1949, la ligne de contrôle tracée
Une ligne de cessez-le-feu arbitraire est tracée provisoirement au Cachemire. A
cette date, l’ONU propose un referendum sur l’indépendance du Cachemire, referendum que l’Inde, consciente d’un échec certain, s’est toujours évertuée à faire échouer. Les Cachemiris se
retrouvèrent séparés par les 2 puissances sous-continentales. Si l’Inde échoue à garder la totalité d’un Cachemire cher à Nehru, les Pakistanais ne peuvent eux non plus s’emparer par la force
d’un royaume qui leur tient particulièrement à cœur. De ces frustrations profondes naissent les guerres du Cachemire successives qui jalonnent l’histoire des deux pays jusqu’à ce jour. La ligne
de contrôle était donc « provisoire », y compris au Nord à la frontière chinoise, elle est depuis lors restée provisoire. Cette même année, la Chine
devenue République Populaire conteste déjà les frontières du Cachemire. Cette position conduit à la première guerre entre l’Inde et la Chine en 1962.
1965, deuxième guerre du Cachemire
Une nouvelle guerre éclate en août 1965. C’est la région du Rann de Kutch située sur la
frontière entre l’Etat indien du Gujarat et la province du Sind qui est visée, mais le conflit s’étend rapidement au Cachemire. Le Pakistan, en déclenchant cette guerre deuxième guerre dans une
opération dénommée «Gibraltar », veut vraisemblablement profiter des apparentes faiblesses militaires affichées par l’Inde après sa cuisante défaite face à la Chine et après l’abandon de l’Aksai
Chin en 1962. Cette guerre est finalement remportée par l’Inde dont l’armée s’est renforcée après sa défaite de 1962 et grâce à l’aide de l’Union soviétique. Cette guerre fait 5 000 victimes
indiennes et 4 000 pakistanaises. L’Inde commence cette même année à soutenir les revendications afghanes des territoires tribaux jouxtant les frontières pakistanaises de l’Ouest, ceci en vue
d’obliger le Pakistan à éparpiller ses forces militaires sur ses 2 fronts.
1971, troisième guerre du Cachemire
Cette troisième guerre du Cachemire a pour conséquence la création du
Bangladesh, l’ex Pakistan oriental : les 2 Pakistan séparés de 2 000 kilomètres, sont alors peuplés d’une population de confession semblable mais d’origines culturelles si différentes que les
relations entre les 2 parties du territoire se durcissent et amène à une répression des mouvements indépendantistes Bengladeshis (mouvement de la ligue Awami) très sévère de la part des forces
armées du Pakistan occidental : on évaluera par la suite la sanglante répression à environ 300 000 victimes.
Cette scission annoncée est naturellement encouragée par l’Inde favorable à la division de l’ennemi positionné à ses frontières Ouest et Est. La migration de millions de Bangladis en Inde amène
l’Inde à déclarer la guerre au Pakistan le 12 décembre 1971, toujours avec le soutient de son allié, l’Union soviétique.
En 12 jours, le Pakistan perd la moitié de sa force navale, le quart de son aviation, le tiers de son armée et surtout 13 000 km² de territoire : cette nouvelle guerre voit la reconnaissance du Bangladesh (la patrie des
Bengalis) dans les accords de Simla (1972), accord stipulant que le problème du Cachemire doit être réglé par les 2 belligérants en favorisant la voie diplomatique, sans internationalisation du
conflit, cette dernière concession est un véritable camouflet pour le Pakistan dont la stratégie est toujours la recherche d’une internationalisation du conflit.
Ces accords fondent la position diplomatique actuelle de New Delhi au sujet du Cachemire. L'Inde refuse, en se basant sur cet accord, toute internationalisation de la question du Cachemire et
toute médiation internationale de quelque nature qu'elle soit. Elle estime également que la résolution de l'ONU suivant la partition est désormais caduque. D'une part, les populations cachemiries
ont marqué leur adhésion libre et démocratique à l'Inde en participant aux élections locales et nationales, il n'est donc plus question de plébiscite.
Cette défaite plonge alors le Pakistan dans un profond état de choc, les
répercutions politiques en seront profondes, le Pakistan se retire du Commonwealth en signe de protestation. Le Pakistan n’est plus en mesure de s’opposer à l’Inde, tant à cause de la perte du
Bangladesh que de l’insurrection du Balouchistan (que l’Inde ne se cache plus d’attiser). Ali Bhutto remporte les élections.
A SUIVRE