Suite de l'article paru hier
De retour à St.Gervais les héros sont fêtés dans la joie, non sans avoir été "débrieffés" par le maire et le préfet avant de parler à la presse. A
Chamonix c'est la tristesse et le recueillement pour les funérailles de René Payot.
Sir Guranath BEWOOR (Président d'Air India à Chamonix le 10/11/1950): "Je ne pensais pas que dans aucun pays au monde, des hommes vivants, puissent
se sacrifier pour des hommes morts..."
Un journal français dans son édition du 10 novembre 1950 publie un long article sur cette catastrophe et nous n’en citerons que quelques extraits ; il est amusant de voir que le journaliste de l’époque parle des indiens comme des indigènes… : « Vendredi 10 h 45, un avion de Bombay annonce son atterrissage à Genève-Cointrin, puis rien. Samedi, toujours rien. Dimanche 15 h 45, un avion suisse découvre l'épave près du sommet du mont Blanc. Lundi 15 h 30 le guide René Payot, tête de file de la cordée de pointe, se tue dans une crevasse. Mardi, ordre d'arrêter à Chamonix ; Saint-Gervais continue.
Tel est, à cinq jours de l'accident, le bilan sommaire de la situation. Conduit par un équipage de sept Hindous et piloté par un des as de l'aviation britannique, le Constellation Malabar Princess, de l'Air India, avait chargé à Bombay 40 indigènes de la marine de commerce, destinés à armer un navire ancré en Angleterre. Voyage normal par dessus les déserts torrides de la Méditerranée. Sur la France, un vent d'ouest de 100 km/h qui ne gêne pas trop l'élan de ses quatre puissants moteurs lorsque, de 5.000 m au-dessus de Voiron, il avise de son arrivée la tour de contrôle de Cointrin. On l'y attendra vainement. «
L’histoire ne s’arrête pas là cependant. En effet le
Président d’Air India n'imaginait pas que seize ans après, le 24 Janvier 1966, le "KANGCHENJUNGA" un Boeing 707 de la même compagnie "Air India" allait s' écraser au même endroit!
Ce Boeing 707-437 devait relier Bombay à New York en
passant par Beyrouth, Genève et Londres ; il transporte 117 passagers dont 46 marins (comme dans le Malabar Princess) et Homi Bahabha (photo), le père du programme nucléaire indien. Le
pilote est J.T. Da Souza un pilote chevronné. A 8H du matin, alors que l’avion est à 6200 m, le contact radar disparait. Les opérations de sauvetage se feront par hélicoptère et les sauveteurs
arrivés rapidement sur les lieux de l’accident ne trouvent aucun survivant, à l’exception d’une partie des 200 singes de laboratoires qui faisaient partie du
voyage.
Dans ces deux catastrophes aériennes, les débris sont éparpillés et vont rejoindre le glacier des Bossons. En 1986, le glacier rend les premiers débris et on retrouve la roue du train avant du
Malabar Princess, puis une partie de l’aile.
La semaine dernière, un des quatre moteurs de l'avion indien a été extrait du glacier des Bossons, en contrebas
du Mont-Blanc. C'est un collectionneur lyonnais passionné d'aviation, Daniel Roche, qui, 58 ans après le crash de l'appareil. Le moteur a donc été envoyé hier à Lyon pour y être étudié. Les analyses devraient lever le voile sur les circonstances de
la première grande catastrophe aérienne civile dans le massif du Mont-Blanc. Elles devraient déterminer si l'accident du Malabar Princess a été causé par une défaillance technique ou
simplement par une mauvaise météo.
En 2004, l’histoire du « Malabar Princess »
inspirera le film « Malabar Princess » de Claude Legrand avec Claude Brasseur et Jacques Villeret.
Voilà, vous connaissez maintenant l'histoire du "Malabar Princess", histoire qui
nous a passioné. Deux avions d'Air India se crashant pratiquement au même endroit ! Le glacier des Bossons nous rend maintenant les débris de ces accidents, une façon de nous rappeler que nous ne
disparaissons jamais complètement et que nous devons conserver le souvenir des hommes et femmes héros et victimes de cette épopée.
BRS 24/01/2016 21:04
ROCHE 27/10/2011 02:19
ROCHE 27/10/2011 02:14
Jacqueline 04/07/2010 09:10
Olivia et Geoffroy 04/07/2010 09:21
françoise franco 23/03/2009 21:38
Olivia et Geoffroy 24/03/2009 16:24