"Poverty is but the worst form of violence."
Mahatma Gandhi
Les journaux indiens notament Times of India commentent ce matin en première page la
publication du Rapport sur la pauvreté de la Banque Mondiale.
Selon ce rapport, il y a 1.4 milliards de personnes vivant en-deçà du seuil de pauvreté (1.25 USD par jour) dont 455 millions d'indiens.
En 1981, il y avait 1.9 milliards de personnes dont 420 millons d'indiens.
Rapportés à la population du pays, le taux de pauvreté en Inde a cependant
diminué entre 1981 et 2005 (date des dernières données) passant de 60% à 42%.
A titre de comparaison, la Chine voit le nombre de ses pauvres passer de 835 millions à 207 millions entre 1981 et 2005 (et avec une forte réduction de son taux de pauvreté du fait de
la maitrise de sa croissance démographique).
Les journaux indiens critiquent la méthode employée (Rapport de International Comparison Program - ICP - fondé sur une approche PPP - Parité de pouvoir d'achat - des pays les plus pauvres).
Il est certain que la très forte croissance démographique indienne (500 Millions en 1965, 1.2 milliard aujourd'hui) ne favorise pas la moyenne nationale. On peut ajouter aussi que la pauvreté
peut difficilement être réduite au revenu journalier mais qu'elle devrait prendre aussi en compte l'accès au soin, la qualité des infrastructures, bref les multiples composantes du cadre de
vie, des conditions de vie.
Mais le fait est là ; dans le monde d'aujourd'hui, un pauvre sur trois est
indien.
On peut comprendre que cela soit perçu négativement par les indiens, même si nous préférons retenir que ce rapport montre bien que le taux de pauvreté de l'Inde se réduit, ce qui n'est pas
surprenant dans le cas d'une économie qui bénéficie d'un taux de croissance élevé depuis des années. L'absence de politique démographique (et de prévention/ éducation) explique que la réduction
de la pauvreté, mesurée par le taux de pauvreté, en Inde est nettement moins
bonne qu'en Chine.
La célebre remarque "on ne tombe pas amoureux d'une courbe de croissance" est là pour nous rappeler que derrière et au-delà des statistiques, il y a une réalité visible qui est celle de la
pauvreté et que nous cotoyons tous les jours.